Je m'étais installé dans cette petite maison de campagne un peu moins d'une semaine après le drame, à vingt kilomètres de la petite commune tranquille ou j'habitais avant. Cette petite maison était très éloignée du prochain village. Je ne m’y sentais pas très à l'aise même si elle avait beaucoup de charme.
Cette maison était très banale, sans originalité. J’avais pourtant le sentiment, en y entrant, de ne pas me sentir en sécurité. Je me disais que c'était parce que j'étais seul et éloigné.
Mais je remarquais de plus en plus de choses étranges. Je retrouvai par exemple des couteaux sur mon lit alors que je ne les avais pas sortis. Cette maison de jour en jour me paraissait inquiétante.
Puis des choses de plus en plus inquiétantes survinrent et j'avais le sentiment d'être fou, ou d'avoir des illusions, de me faire peur tout seul. Je me sentais de plus en plus fatigué, épuisé. Je croyais entendre des voix mais je m'arrêtais et les voix s'arrêtaient aussi. J'avais quelquefois une peur subite de ma chambre ou d'autres pièces, Je partais alors me promener pour me détendre.
L'inquiétude, la peur grandissaient chez moi de semaine en semaine et je revoyais ce lac, synonyme d'horreur pour moi et pour beaucoup d'autres. Là cette jeune fille s'était noyée sous mes yeux. Alors que je me promenais, un cri d'appel à l'aide, avait brisé le silence, je ne l'avais pas écouté, un petit cri puis plus rien sauf moi qui regardait le lac en espérant qu'elle revienne, réapparaisse et que tout rentre dans l'ordre. Mais sa mère, choquée, me criait quelque chose qui me hante encore :
« Vous avez tué ma fille, je la vengerai ! »
En me souvenant de ce cri déchirant, je ne pouvais m’empêcher de trembler de tous mes membres et de ressentir une sueur froide le long de mon corps. Ces paroles représentaient la détresse d'une mère mais aussi son désir de vengeance. Mais soudain, repensant à ce jour horrible, je sentis deux mains glacées autour de mon cou.
Mélanie, 4B