C’est l’été
Aujourd’hui, c’est l’été. Et pour bien commencer la saison, on va à un enterrement. Vous allez trouver ça bizarre mais bon… C’est l’enterrement d’un chien !! Dans le train (très allumé) qui nous conduit là bas, ma mère m’explique :
« Tu sais ma chérie, je sais que tu trouves cela bizarre. Mais c’était le chien de ma patronne. Elle m’a invitée à l’enterrement et on ne peut… enfin on ne doit pas la contredire. »
D’accord, c’est bon, j’ai compris, elle me le répète depuis trois jours. On arrive. Je vois la plage presque vide. Nous allons au cimetière. Devant la grille, une vieille corde enroulée et une chaise renversée nous accueillent. Nous entrons dans le cimetière. Je hais ces endroits. Toutes ces tombes… Ma mère, trop occupée à faire semblant de pleurer ne remarque pas mon trouble. Je viens de me rendre compte que ma mère est super bonne comédienne. Nous arrivons devant la tombe de Fooser (déjà vu le nom…) Trois personnes sont déjà là. A mon avis, la patronne est la dame au sac rouge. Je me demande qui sont les deux autres personnes habillées elles toutes de noir. L’enterrement dure une demi heure. Puis nous remontons dans le train. Je regarde défiler le paysage en pensant :
« Quelle dame bizarre cette patronne »
Je regarde ma mère, elle aussi semble soulagée de partir. Et dire qu’elle la voit tous les jours. La pauvre. Par rapport à elle, madame Bidu (ma professeur d’allemand) a le cerveau d’Einstein. Pourtant, il y a quelques jours, je la croyais bonne pour l’asile. Mais bon… Les roulements du train finirent par m’endormir.
Ma mère me réveilla brusquement.
« Chérie, nous sommes arrivées !!
- Maman…
- Oui ?
- Nous sommes à la maison ?
- Mais… ma chérie, on va à l’enterrement du chien de ma patronne.
- Euh….. on n’en revient pas ?
- Qu’est ce que tu racontes ma chérie ? Nous sommes parties de la maison il y a seulement deux heures.
- Alors c’était seulement un rêve….En tout cas, il était très réaliste.
- Raconte-moi ton rêve. »
Je le lui racontai et elle se mit à rire.
« A mon avis, cela se passera comme cela. Avec ma patronne, on peut s’attendre à tout. »
Nous arrivons rapidement et je peux vous affirmer que ça ne se passa pas du tout comme je l’avais imaginé.
Nous abordons la patronne en faisait semblant de pleurer. C’est à ce moment là qu’elle nous expliqua que c’était un poisson d’avril. Je regardai mon portable qui m’indiquait que nous étions bien le premier avril. Je pense que si la patronne ne nous avait pas offert un gâteau pour se faire pardonner, j’aurais fait deux meurtres : Celui de ma mère et celui de sa patronne.
Nous repartons par le train et cette fois nous repartons pour de bon, ce n’était pas un rêve. Enfin, j’espère…
Mathilde, 5C, 2012, 2e prix du concours La Fureur des mots, 2012