L'âne, le meunier et la fille du vilain
Venez, venez braves gens, venez écouter mon histoire. C’est l’histoire d’une fille qui avait un père riche, très riche. Un jour il envoya sa fille porter du grain à moudre chez le meunier. Une fois arrivée, elle rencontra le meunier qui la trouva très séduisante, mais il ne savait pas comment s’y prendre. Il demanda à son père comment faire pour gagner le cœur d’une fille. Son père lui dit : « Mon fils, il faut lui parler franchement, ne pas lui poser de lapin ni lui dire qu’elle a une tête d’âne.»
Le fils, qui n’avait pas très bien entendu à cause de la cuisson du rôti dans l’âtre, crut qu’il fallait poser un lapin près de la demoiselle et lui offrir un âne.
Le fils alla au village, louer un âne et un lapin. Quand il fur prêt, il alla voir la jeune fille et pour lui dire qu’il l’aimait, il lui offrit l’âne et lui posa délicatement le lapin sur sa tête. Vous comprendrez certainement la suite de l’histoire. La jeune fille lui administra une claque et s’écria : « Va au diable, crétin !
-Nenni, nenni, dit le meunier, je veux vous parler franchement..
-Il suffit ! je m’en vais ! Et reprends tes bêtes hideuses ! » répondit la jeune fille très fâchée.
Le fils était marri car il avait subi un camouflet. Il rentra chez lui en disant : « Papa, j’en ai assez de tes conseils je vais dans ma chambre. »
Le père ne comprit rien du tout. Alors il alla voir le riche vilain et lui expliqua ce qui s’était passé. Le vilain expliqua tout à sa fille, mais la fille ne voulut rien savoir, pour elle ce n’était qu’un crétin.
Le soir venu, le fils du meunier vient aux abords de la maison du vilain, sous la fenêtre de la chambre de la fille et lui chanta une chanson qu’il avait apprise en écoutant son père qui la chantait toujours à sa mère. La fille réveillée par la chanson regarda à sa fenêtre et vit le meunier lui déclarer sa flamme, la fille sortit de chez elle et cette fois, elle révéla au meunier qu’elle aussi l’aimait. Elle comprit enfin que le meunier avait mal interprété les conseils de son père. Elle embrassa le meunier très fort et plus tard ils eurent trois jolis moutons, un bel âne gris et quatre enfants et ils vécurent heureux.
Ce fabliau nous montre qu’il faut quoi qu’il arrive s’accrocher et ne jamais renoncer à quelque chose qu’on tient car on finit toujours par l’obtenir.