Oyez, oyez. Ecoutez attentivement messires et damoiselles. Voici une histoire qui, je pense devrai vous plaire. C’est l’histoire d’un vilain et de sa fille, d’un meunier et de son fils.
Un matin, un vilain sortait de son grenier avec un gros sac de grain à moudre. Il manqua de tomber mais en voulant se rattraper, il se cassa la jambe.
Sa fille accourut et le soigna.
« Fille…
- Oui père ?
- Va donc porter au meunier ce sac de grain à moudre.
- Mais, père, si je ne suis point aidée, je trébucherai comme vous l’avez fait.
- Prends la charrette. Et profites-en pour te rendre au marché acheter des victuailles.
- Bien, père »
La jeune fille prit le gros sac de grain, le mit dans la charrette, attela les mules et se mit en route. Elle ne tarda pas à arriver au moulin.
Elle frappa et comme personne ne vint lui ouvrir, elle poussa délicatement la porte et entra. Le meunier étant occupé à réparer une aile du moulin demanda à son fils de descendre accueillir la jeune fille qu’il avait vu arriver de loin.
Arrivé en bas, le jeune homme vit le gros sac de grain et retint une petite grimace : lui et son père avaient déjà beaucoup de travail en retard à cause de l’aile cassée. Et il vit la jeune fille qu’il trouva ma foi, fort à son goût. Il se demanda comment l’aborder mais, étant très timide, il n’osa pas le faire. Il se contenta de la saluer et de monter le sac. La jeune fille le remercia et repartit.
Le père descendit et vit son fils qui était, je dois bien le dire, marri. Il s’assit à côté de lui :
« Qu’y a-t-il, fils ?
- La fille d’un vilain est passée et a apporté ce gros sac de grains.
- Parfait ! Maintenant que j’ai réparé l’aile, nous pourrons enfin nous remettre à travailler.
- Peu me chaut que l’on puisse à nouveau travailler ! J’aimerais revoir cette fille…
- Mon fils, écoute moi bien : Graisse-lui la patte, enlève-la de sa vie monotone.
- Oui, da. Je le ferai. »
Le lendemain, le jeune homme arriva devant la maison du vilain, elle était entourée d’une barrière. Il décida de sauter par-dessus et hop, aussitôt dit, aussitôt fait. Il frappa à la porte et la jeune fille vint lui ouvrir. Vite, il sortit le morceau de lard qu’il avait prit la veille, se mit à genoux et lui graissa les pieds. Elle lui cria d’aller au diable. Il ne se découragea pas pour autant, que Nenni ! Il la prit sur son dos et l’emmena à l’autre bout du village. Elle lui cria de la ramener chez elle.
Quand le jeune homme revint chez lui après avoir subi un camouflet, son père à qui il avait tout raconté lui expliqua qu’il aurait fallu qu’il la complimente, qu’il la fasse rire. Ils allèrent manger mais le jeune homme n’avait pas faim malgré la bonne odeur de soupe qui cuisait sur la cheminée.
Le lendemain, il lui envoya un poulet pour s'excuser. Touchée, elle le pardonna et ils allèrent se promener dans le petit bois non loin de là. Le père de la jeune fille qui était adossé à la fenêtre et qui avait vu toute la scène sourit en se disant qu’il allait bientôt avoir des petits-enfants.
Messires et demoiselles, vous constaterez par là qu'a celui qui aime, tout sourit.
Mathilde, 5C, janvier 2013
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