Oyez ! Oyez ! Messires ! Damoiseaux et damoiselles ! Je vais vous raconter une histoire.
Jadis vivait un riche paysan et sa femme dans une très grande maison à la campagne. Ils avaient tout pour eux ! Du terrain, des bêtes et bien d’autres choses. Un jour, le paysan décida de saler un jambon pour l’hiver. Il le mit dans la cuisine. Le soir, lorsque le paysan et sa femme furent couchés, deux voleurs pénétrèrent dans la cuisine pour voler le jambon mais, l’un d’eux fit grincer la porte. On entendit alors des pas précipités. Le fermier s’était réveillé. Un des voleurs eut le réflexe de se cacher mais l’autre n’eut pas le temps de le faire car le paysan entra dans la pièce et le vit. Il hurla :
« Sapristi ! Que fais-tu là ? Je vais t’attraper ! »
Et il partit à la poursuite du voleur qui tirait ses grègues sans voir son complice qui était caché. Celui-ci prit le jambon, le cacha dans le garde-manger et partit dans la chambre pour voler d’autres choses car il était cupide. Mais là, il vit la femme et décida de se faire passer pour son mari. Voici ce qu’il dit à l’épouse du fermier :
« Je ne trouve plus le jambon. Veux-tu bien aller le chercher ? J’ai peur qu’on le vole. »
La femme ne vit pas que c’était un autre homme car il faisait noir. Elle allait descendre quand soudain le paysan surgit et dit :
« J’ai perdu le voleur ! Il est sûrement parti. Mais… qui êtes-vous ? »
Il s’adressait au voleur. Celui-ci, pris de panique, sauta par la fenêtre et s’enfuit à toutes jambes.
Le paysan et sa femme partirent chercher le jambon. Ils le trouvèrent enfin dans le garde-manger. Ils le laissèrent là et retournèrent se coucher, rassurés sur le sort de leur jambon. Quant aux voleurs, ils durent de priver de nourriture.
Cette histoire prouve qu’il ne faut point trop en vouloir et qu’il vaut mieux se contenter de ce dont on a besoin.