Oyez, oyez, braves gens !
Jadis, à la campagne vivaient un riche paysan et sa femme. Ils avaient salé un jambon pour l'hiver. Pas très loin, logeaient deux voleurs qui ne mangeaient que ce qu’ils volaient.
Un jour, pendant la nuit, ces larrons entrèrent dans la maison des paysans. L'un plus maladroit que l'autre bouscula la table de la salle en entrant et réveilla le paysan. Celui-ci, aussitôt, alla voir dans la salle mais les voleurs trouvèrent où se cacher : Le plus malin entraina l'autre dans la chambre. La femme du paysan dormait et le paysan cherchait :
" Mais qu'ai-je entendu ?" se demanda t-il.
Le plus malin des voleurs chuchota dans l'oreille de l'autre :
"Va détourner l’attention du paysan pendant que je parle à sa femme, mais fais attention !"
Le voleur alla, en essayant d'être discret, remplir cette mission auprès du riche paysan. Dans la chambre, le malin resta dans le noir et réveilla doucement la femme :
" Où avons-nous placé le jambon, ma mie ? Je ne m'en souviens plus.
- Il est dans la cuisine." répliqua la paysanne avant de se rendormir.
Le voleur tout heureux de ce qu'il avait réussi à faire, sortit de la chambre et se retrouva nez à nez avec le paysan.
Son comparse, trop maladroit, n'avait pas réussi son coup et attendait devant la porte de la cuisine.
" Que fabriquiez-vous dans ma chambre ? demanda le paysan.
- Heu... hé bien..."
À ses mots, le voleur aperçut la porte de la cuisine ouverte et fit un signe des yeux en montrant du regard le charnier placé dans la cuisine. Son frère ayant compris le signal se dirigea, discrètement pour une fois, vers la cuisine, s'empara du jambon et partit vers la porte d'entrée.
"Oh regardez là-bas, un oiseau !" s'écria le malin.
Évidemment, la nuit, même les oiseaux dorment. Mais le paysan se retourna. Le malin s'enfuit, rejoignit son frère et s'en allèrent en courant.
De cette histoire, retenez bien, braves gens, qu’un ou deux larrons bien malins valent bien un riche paysan, sa femme et son jambon fraîchement salé.