La ruelle Sonne-Sonne
Tous les jours pour aller à l’école j’empruntais, matin et soir la même ruelle. On en disait peu à son sujet mais assez pour faire peur aux plus jeunes. Les anciens la nommaient la ruelle sonne-sonne car on pouvait y entendre les sabots des écoliers de l’entre-deux guerres, ils racontaient même que la nuit des esprits d’enfants parcouraient cette ruelle. Je trouvais ces phénomènes trop étranges pour être réels. Depuis des années que je me rendais dans cette ruelle pour atteindre mon domicile jamais rien ne s’était passé.
Un soir d’hiver quand je rentrais chez moi, je passai dans la ruelle sonne-sonne et, j’entendis des bruits mais je n’y fis pas vraiment attention et je continuai mon chemin.
Un an passa avant que je les réentende, mais cette fois, il n’y avait pas que des bruits, il y avait aussi les lampadaires : l’intensité de leur luminosité diminuait ou augmentait sans raison apparente. Je sentais naître en moi un peu d’inquiétude mais je continuai quand même mon chemin.
Un, deux, trois ans passèrent, rien ne se produisait, pas même les bruits, rien.
Ces phénomènes réapparurent au bout de quatre ans, toujours un soir d’hiver après l’école dans cette même ruelle. Ce soir-là, il faisait déjà nuit, je sentis quelque chose m’effleurer, je me retournai. Personne. C’est à ce moment-là que je me rendis compte que les anciens n’avaient peut-être pas tort, ils disaient vrai, ce n’était pas le fruit de leur imagination. On me toucha à nouveau, je me retournai. Toujours personne. « Il y a quelqu’un ? » demandai-je. Aucune réponse. Soudain les lumières s’éteignirent, je me retrouvai dans le noir complet. J’avais peur. Les bruits se rapprochèrent, c’était donc bien ça, les bruits de sabots. Je voulus courir mais je ne pouvais pas quelqu’un me retenait. « Qui est-ce ? demandai-je.
_Je suis… » me répondit une voix étrangère et pourtant…
À cet instant, les lumières revinrent aussi subitement qu’elles étaient parties. L’inconnu, lui, avait disparu.
Depuis ce jour, le mystère reste entier. Plus rien ne s’est passé dans la ruelle sonne-sonne. Je me demande encore qui était cette personne et pourquoi elle me retenait. Je me demande encore si je n'avais pas été victime d'hallucinations.
Manon, 4C, mars 2013