Le tailleur du roi et son apprenti
Oyez, Oyez braves gens ! Écoutez cette histoire d'avant ! Prêtez-moi votre oreille pour ouïr conte sans pareil ! Il y avait jadis un roi qui avait un excellent tailleur ; ce maître tailleur avait à son service une équipe d’employés qui cousaient ce qu’il taillait. Parmi ceux-ci se trouvait un jeune garçon tailleur, nommé Nidui, très habile dans son métier car il savait parfaitement coudre et tailler. Il était aussi agile et sot si bien que son habilité au travail n’était reconnue par personne.
Un jour, dans une belle matinée, un voleur entra et mit le couteau sous la gorge du tailleur. Le maître tailleur cria à ses gens ce que lui demandait le voleur : « Prenez vos jambes à votre cou ! Je me débrouillerai ! »
Et tous partirent en courant ...sauf Nidui. Celui-ci s’était allongé sur le sol, posant ses jambes sur son cou, dans l’ignorance de la signification figurée de l'expression.
Le voleur ne le vit pas, il recula vers le comptoir en menaçant le tailleur. Après quelques pas, le voleur tomba, se cogna la tête contre le comptoir et s’assomma. C'est ainsi que le maître-tailleur et son apprenti remarquèrent que le voleur possédait déjà deux pierres précieuses d’une immense valeur, ils allèrent aussitôt les rendre à la joaillerie et appelèrent les gardes.
Le roi les félicita car la garde avait trouvé des plans dans la sacoche du bandit, et avait pu, grâce à ces plans, venir à bout de tout d'un groupe de malfaiteurs. Il les couvrit d’or.
Comme le tailleur observait désormais davantage Nidui, il se rendit compte de son talent et le promut sous-chef des tailleurs, le jeune tailleur avait sa propre équipe, désormais.
Grâce aux pierres précieuses retrouvées, la joaillerie s’allia avec le tailleur, ce qui permit de le rendre connu pour ses vêtements à la fois originaux et brillants.
De ce fabliau retenez bien une chose : on a toujours besoin d’un plus sot que soit pour faire ce que personne d’autre ne fera. Les actions les plus utiles sont parfois les plus bêtes, c’est ainsi que la carrière du tailleur ne fut pas brisée à cause de l’ignorance.