Monsieur N n’avait pas été un criminel toute sa vie. Il avait mené une vie paisible jusqu’à ses dix huit ans, époque où son frère s’était fait assassiner par un gang qu’il avait essayé d’infiltrer en vendant de la drogue.
Depuis le jour de cet assassinat, Monsieur N avait enchainé les vols. Il avait commencé par un sac, puis un vélo, puis un scooter, puis une voiture pour finir par un braquage dans une bijouterie. Après ces infractions il s’était fait respecter par la population des voyous et il avait à son tour créé un gang dans le secret espoir de retrouver ceux qui avaient tué son frère.
Douze ans avaient passé. Monsieur N avait vieilli, il avait maintenant trente deux ans.
Les membres de son gang s’étaient dissipés à travers l’Amérique. Monsieur N s’était retrouvé seul dans sa quête des assassins de son frère. L’année précédente, il s’était mis sur une piste mais n’avait pas cherché à l’approfondir.
Cette fois ci, il était bien décidé, son indice était un hangar au 123, Downtown.
Il y était allé seul et avait retrouvé les assassins de son frère, il avait sorti une arme de son manteau et avait tiré. Trop tard ! Il s’était fait devancer par un membre du gang ennemi qui se trouvait dans son dos. Monsieur N s’était écroulé à terre et avait perdu connaissance. Il était touché à l’épaule. La police n’avait pas tardé à arriver, prévenue par un passant que les coups de feu avaient alerté. Tous les membres du gang avaient disparu, les policiers avaient trouvé Monsieur N, seul, gisant sur le sol, en train de se vider de son sang. Toutes ces années de combat n’avaient servi à rien.
Pourtant, Monsieur N avait repris connaissance. Il s’était retrouvé sur un lit d’hôpital.
A sa droite un bouquet de fleurs et à sa gauche un ami d’enfance.