Le voyage sans retour
J’étais terrifiée je venais d’atterrir sur une île apparemment déserte. Heureusement je n’étais pas seule, quelques amis avaient survécu à l’accident.
« J’espère que les secours vont arriver ! » dit Lisa, ma meilleure amie en essayant d’être optimiste malgré la peur qui se lisait sur son visage. Les autres rescapés construisaient déjà une cabane.
On était le matin mais j’essayais de garder mon sang froid pour aller explorer l’île, aller chercher du bois pour le feu et préparer la nuit.
A ma droite, le gigantesque avion s’enfonçait dans le sol marécageux. J’avançais vers la forêt luttant pour avancer contre la fatigue et contre la morsure des épines qui s’enfonçaient dans mes pieds. J’étais tétanisée à l’idée qu’il y avait des bêtes sauvages. J’étais sûre d’avoir entendu quelques heures plus tôt des cris de chacals et de loups. Je ramassai quelques bouts de bois qui m’irritaient les mains et me rendis près de mes amis avec le bois pour le feu. Par malheur, il plut tout le reste de la journée et je ne réussis pas à faire le feu. J’étais trempée et glacée. La faim commençait à nous tenailler.
Profitant d’une courte accalmie, je partis vers les rochers à arêtes me hissant avec difficulté pour rejoindre la plage et y trouver quelques crabes à la chair dure et insipide. La plage était sale et il y régnait une odeur fétide.
En fin d’après-midi, toujours en quête de nourriture, je longeais la plaine aride et sèche depuis des heures, j’étais perdue, sans eau ni nourriture, j’avançais avec peine car à chaque pas la douleur augmentait. Avant la pluie, le soleil à son zénith m’avait brûlé la peau, mes mains, mes pieds, mes jambes et mes bras étaient tout écorchés et endoloris.
Enfin, je repérai un rocher sous lequel m’abriter du soleil. Il faisait toujours chaud et humide, sans parler de l’odeur fétide qui régnait.
Mon répit fut de courte durée car des serpents m’assaillirent de tous les côtés, me mordant et m’enlaçant. Dans la demi-heure qui suivit je crus mourir d’une mort lente et douloureuse. J’entendais déjà les vautours planer autour de mon cadavre.