Perturbé dans son sommeil par un fracas qu’il ne reconnaissait pas, Robinson, peu rassuré, s’empressa de quitter le centre de l’île où il avait passé la nuit. Il s’arrêta sur une dune immense de chardons tous plus piquants les uns que les autres. .Elle surplombait toute l’île. Au Sud il aperçut des rochers souillés par d’énormes vagues noires. Des pélicans englués, épuisés, attendaient la mort. Au Nord, sur la plage, étaient déposées des algues brunâtres d’où se dégageait une odeur pestilentielle. À l’Ouest, sous un vent violent, les vagues se fracassaient sur les rochers si violemment qu’elles firent frissonner Robinson. Cette île était déserte et n’offrait qu’un paysage désolé. Seuls quelques vautours s’attaquaient aux carcasses de pélicans englués et au pauvre bouc assommé la veille. Accablé par cette scène, Robinson frappa fortement dans ses mains afin de les disperser.