Écoutez l'histoire qui est arrivée jadis à un riche paysan et à sa femme
Un jour d’hiver, ils allèrent chez le boucher pour acheter un jambon. De retour à la maison, la femme se dirigea vers la cuisine pour le préparer. Elle l'accrocha ensuite à la crémaillère de la cheminée. Quant au paysan, lu, il i se chargeait de prendre des légumes dans le jardin. Puis, comme tous les jours, le paysan rentra ses vaches dans l'étable pour les traire et fit rentrer aussi ses moutons pour la nuit.
Cette dernière était largement tombée, et il était temps de diner. Le repas se composait d'une soupe au lard, et d'une épaisse tranche de jambon salé et fumé, qu'il découpa avec un large couteau. Après, il le raccrocha dans la grande cheminée. Quand ils eurent fini, le paysan et sa femme débarrassèrent tout puis se couchèrent.
Or, au milieu de la nuit, voilà que deux voleurs pénètrent dans la maison pour prendre le jambon. Alerté par un bruit, le paysan se réveille, il sort pour voir ce qui se passe. Un des voleurs, pendant ce temps, entre dans la chambre. Il s'adresse dans le noir à la femme à moitié endormie. Il se fait passer pour son mari, prétendant ne plus se rappeler où est le jambon. Alors d'une voix endormie, elle répondit :
« Dans la cheminée ... »
Il se retourna, se dirigea vers la cheminée, décrocha le jambon, rejoignit son comparse et ils partirent tous les deux à travers les chemins.
La nuit passée, le paysan et sa femme se réveillent tout tranquillement, et se lèvent pour prendre le petit déjeuner. La femme veut se servir du lait dans le grand pot situé prés de la cheminée. Elle dit :
« Notre jambon a pris la poudre d'escampette ! Que s'est-il passé ? »
De colère, le couple de paysans part à pied en direction du bourg, pour raconter leur nuit. Ils rencontrent en chemin les deux voleurs assis sur un caillou avec le jambon sur leur dos.
Ils les interpellent, et soudain les reconnaissent : les deux voleurs qui étaient en fait leurs plus proches voisins !
C’est ainsi que les deux larrons durent avouer piteusement qu’ils avaient pris ce jambon pour pouvoir faire bombance pendant les fêtes.
Retenez de ce fabliau, gentes dames et damoiseaux, que bien mal acquis ne profite jamais.